Triste spectacle de notre pays donnĂ© par le premier cadre Mbochi de notre Ătat, adulĂ© par les universitaires et les intellectuels du PCT « Parti congolais du travail », ce parti-Ătat, et une grande partie de la rĂ©gion septentrionale de notre territoire. Nul ne peut se prĂ©valoir de sa propre turpitude. Dans une phrasĂ©ologie maladroite, pour ne pas dire infantile, le gĂ©nĂ©ral de corps dâarmĂ©e, qui ne sâest toujours pas bonifiĂ© dans lâart oratoire nonobstant plus de 38 annĂ©es cumulĂ©es de pouvoir dictatorial, a fait comprendre au monde entier que le Congo-Brazzaville est un Ătat voyou « rogue state », un pays pourri dont il est le ver qui le rend impropre au dĂ©veloppement du fait de la corruption. Quand un ver est dans un fruit, câest que ce dernier devient incomestible, immangeable. Donc, il y a lieu de le jeter Ă la poubelle au lieu de vouloir dĂ©truire le ver qui est dans le fruit sous peine de tomber malade en le dĂ©gustant. Mais dans lâesprit tarabiscotĂ© de monsieur Denis Sassou Nguesso, il faut dĂ©truire le ver du fruit afin de continuer Ă faire manger aux Congolaises et aux Congolais les fruits pourris du verger congolais si florissant. AprĂšs avoir dĂ©truit, coupĂ© tous les arbres fruitiers du dĂ©partement du Pool lors des diffĂ©rentes expĂ©ditions guerriĂšres, lâheure est arrivĂ©e de servir au peuple congolais des mets putrĂ©fiĂ©s, avariĂ©s. LâindĂ©cence nâa pas de limite avec monsieur Denis Sassou Nguesso.
OĂč sont passĂ©s messieurs ThĂ©ophile Obenga, Henri Lopes, Rodolphe Adada, Maxime NdĂ©bĂ©ka, Charles Zacharie Bowao, Marion Michel Madzimba Ehouango, GrĂ©goire LĂ©fouoba, ceux qui jadis et maintenant continuent Ă conseiller et Ă parler Ă lâoreille de monsieur Denis Sassou Nguesso ? Sâils ont pris leur retraite, il y a lieu de constater que leur bilan auprĂšs de leur mentor politique nâa pas Ă©tĂ© brillant, et que la relĂšve est catastrophique sinon cataclysmique pour lâavenir de tout notre pays et non pas seulement de celui des Mbochis. Quant Ă lâopposition congolaise des lettres ouvertes, des communiquĂ©s de presse, des combines Ă©lectorales Ă savoir messieurs Mathias Dzon, Pascal Tsaty Mabiala et madame Claudine Munari Mabondzot, câest le silence coupable absolu devant ces inepties de monsieur Denis Sassou Nguesso qui relĂšvent dâun temps ancien. Ces derniers trop contents des avantages du moment nâosent pas se soucier de lâavenir de notre pays en sâopposant aux dĂ©rives actuelles. Alors pourquoi avoir quittĂ© le sillage du PCT, eux qui en sont des alliĂ©s de toujours? Du cĂŽtĂ© des profiteurs de la RĂ©publique des petits copains et des coquins, messieurs Isidore Mvouba, Louis Bakabadio et madame Ămilienne Raoult sont aussi transparents que le nĂ©ant devant ce spectacle qui donne la nausĂ©e au monde entier. Il nây a rien a attendre de lâarmĂ©e congolaise composĂ©e des soudards et des poltrons dâune milice tribale et clanique Ă la solde et Ă la gloire dâun tyran. Câest la nĂ©gation mĂȘme dâune armĂ©e rĂ©publicaine au service du peuple.
Un intellectuel dont lâactivitĂ© repose sur lâexercice de lâesprit en Ă©clairant la lanterne du peuple, en sâengageant par ses points de vue, ses analyses dans la sociĂ©tĂ© afin de dĂ©fendre des valeurs universellement partagĂ©es est une espĂšce en voie dâextinction au Congo-Brazzaville comme le furent autrefois les mammouths de lâhumanitĂ©. Il nây a plus dâautoritĂ© publique morale dans notre pays nâassumant pas directement de responsabilitĂ© dans les affaires publiques. Ceux qui sây sont risquĂ©s sont passĂ©s de vie Ă trĂ©pas ou croupissent dans les geĂŽles insalubres pour atteinte Ă la suretĂ© de lâĂtat, le dĂ©bat dâidĂ©es Ă©tant devenu un dĂ©lit pĂ©nal dans cet obscurantisme ambiant. Seule la classe des universitaires, des Ă©lites corrompues, attirĂ©e par lâappĂąt du gain facile en politique, lâintĂ©rĂȘt Ă©goĂŻste, prospĂšre en acclamant comme des troubadours celui qui conduit inexorablement le peuple congolais Ă la catastrophe. Lâheure est grave car il nây a plus de pilote dans lâavion Congo-Brazzaville. Tous tĂ©tanisĂ©s, nous assistons Ă un naufrage collectif dont les premiers signes de pourrissement avancĂ©s viennent de sortir du subconscient de monsieur Denis Sassou Nguesso : « Le ver est dans le fruit et nous devons dĂ©truire le ver qui est dans le fruit ».
Au-delĂ de tout ce qui nous rĂ©vulsent Ă longueur de journĂ©e Ă savoir les scandales financiers rĂ©currents, la corruption, la gabegie, le vol des deniers publics, lâinjustice sociale, la non-assistance Ă personne en danger, les assassinats politiques, la dictature, lâĂ©tat mental du peuple congolais vient dâĂȘtre atteint avec cette logorrhĂ©e verbale inappropriĂ©e et incomprĂ©hensible du « ver qui est dans le fruit » qui traduit un Ă©tat comateux de la sociĂ©tĂ© congolaise. Il est plus que temps que monsieur Denis Sassou Nguesso prenne sa retraite, car Ă dĂ©faut dâĂȘtre illĂ©gitime pour le peuple congolais, il est le reprĂ©sentant lĂ©gal de ce dernier par la force des armes devant la communautĂ© internationale. Lâon aurait pu sâattendre Ă entendre AimĂ© CĂ©saire, Patrice Lumumba ou Thomas Sankara, mais câest monsieur Denis Sassou Nguesso qui dans sa platitude nous a livrĂ© sa tristement cĂ©lĂšbre tirade « ou son triste vers poĂ©tique » « le ver est dans le fruit et nous devons dĂ©truire le ver qui est dans le fruit » qui restera impropre Ă la comprĂ©hension.
Au jour le jour, inexorablement le Congo-Brazzaville plonge dans lâabĂźme de lâabsurditĂ© devant un peuple mĂ©dusĂ©, dĂ©boussolĂ© qui ne sait plus Ă quel saint se vouer tant il vit lâenfer sur terre et les portes du paradis terrestres lui sont fermĂ©es. Ce dernier rĂ©duit au rĂŽle de courtisan mendie les miettes nĂ©cessaires Ă sa survie. Câest au dilemme shakespearien dâĂȘtre ou ne pas ĂȘtre, exister ou ne pas exister, psychiquement, quâest confrontĂ© le peuple congolais Ă qui il revient le devoir de sâen extirper pour ne pas ĂȘtre ce ver dans le fruit qui nâaugure rien de bon. OUI, au Congo-Brazzaville nous tirons cette conclusion que « le ver est dans le fruit » depuis longtemps. Ceci explique le mauvais Ă©tat social, Ă©conomique, politique, administratif, culturel que nous vivons actuellement. Il est plus que temps que ce fruit infestĂ© par ce ver rampant soit dĂ©crochĂ© de lâarbre Congo-Brazzaville afin quâil ne pourrisse plus les autres fruits en y propageant ses vermisseaux.
Au pays des aveugles, le borgne est Roi, mais au Congo-Brazzaville lâaveugle câest monsieur Denis Sassou Nguesso. Dans le rĂŽle du bossu qui ne voit pas sa bosse, ce dernier Ă©pargne les siens et ses courtisans qui ont saccagĂ©s tous les pans de lâĂ©conomie congolaise pour ne sâen prendre quâĂ des menus fretins. Devant cet Ă©tat de dĂ©liquescence avancĂ© de la sociĂ©tĂ© congolaise, le trouble de la parole est le signe dâune sĂ©nescence de la classe politique. Comme disait Antonio Gramsci : « Je hais les indiffĂ©rents. Je crois comme Friedrich Hebbel que « vivre signifie ĂȘtre partisans ». Il ne peut exister seulement des hommes, des Ă©trangers Ă la citĂ©. Celui qui vit vraiment ne peut quâĂȘtre citoyen, et prendre parti. LâindiffĂ©rence, câest lâaboulie, le parasitisme, la lĂąchetĂ©, ce nâest pas la vie. Câest pourquoi je hais les indiffĂ©rents ». Nous haĂŻssons les indiffĂ©rents, car ils sont le poids mort de lâhistoire, et qui ne dit mot consent.
Lâintelligentsia congolaise se doit dâĂȘtre du cĂŽtĂ© du peuple congolais et le soutenir, car telle est sa mission quâelle a dĂ©couverte dans une clartĂ© absolue. Â
Plus aucune trahison nâest possible.